Syndrome d’apnées obstructives du sommeil

De l'adulte

I-Introduction

Le syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS) est une pathologie fréquente (environ 5% de la population générale). Il est potentiellement grave car les principales conséquences sont : la somnolence diurne excessive, la fatigue avec l’augmentation des risques d’accidents de la route et les conséquences cardiovasculaires (Hypertension artérielle, insuffisance coronaire/infarctus du myocarde et trouble du rythme cardiaque) qui en découlent.

Beaucoup de personnes souffrant de SAOS ne savent même pas qu’elles sont concernées…

II- Définition

Cela se caractérise par des arrêts temporaires de la respiration durant le sommeil et s’accompagne souvent de ronflements.

On distingue ainsi :

  • Les apnées qui se définissent par des arrêts complets répétés de la respiration au cours du sommeil. Elles résultent le plus souvent d’un blocage du passage de l’air dans les voies aériennes supérieures, on parle alors d’apnées « obstructives ». Elles sont pathologiques lorsqu’elles durent plus de 10 secondes.
  • Les hypopnées, lorsque l’obstruction est partielle.

Cette réduction ou interruption de la ventilation pendant le sommeil provoque un manque en oxygène. Le cerveau réagit et la personne se réveille pour reprendre sa respiration. Ces éveils sont de courte durée : on parle de « micro-éveils » dont la personne n’a pas conscience.

L’importance du syndrome d’apnées du sommeil se mesure au nombre d’apnées/hypopnées par heure de sommeil (IAH ou indice d’apnées/hypopnées) :

  • entre 5 et 15, le SAOS est léger ;
  • entre 16 et 30, le SAOS est modéré ;
  • > 30, le SAOS est sévère.
Apnées obstructives
Hypopnée obstructive

III- Épidémiologie

Le SAOS est présent chez environ 2% des femmes et 4% des hommes.
Cette prévalence est multipliée par 5 chez les personnes obèses. Elle augmente avec l’âge pour atteindre un plateau après 65 ans (prévalence de 10% de la population)
50% des patients souffrant d’une hypertension artérielle (HTA) sont porteurs d’un SAOS.
Parmi les patients ayant présenté un accident vasculaire cérébral (AVC), on retrouve >50% des SAOS. 30-50% des diabétiques de type 2 sont atteints d’un SAOS.

IV- Circonstances du diagnostic

1. Ronflements
2. Apnées constatées par l’entourage
3. Sensation d’étouffement ou de suffocation pendant le sommeil
4. Somnolence diurne excessive
5. Sommeil non réparateur
6. Troubles cognitifs (troubles de la mémoire, de la concentration et de l’attention)
7. Nycturie (nécessité d’aller uriner plusieurs fois la nuit)
8. Fatigue matinale
9. Troubles de l’humeur
10. Céphalées matinales
11. Sueurs nocturnes
12. Baisse de la libido-impuissance

V- Facteurs prédisposant-favorisant

A- Obésité

Celle-ci est retrouvée dans 60% des cas. Cependant plus de 30% des sujets n’ont pas de surcharge pondérale mais présentent des anomalies des voies aériennes supérieures. Le risque de SAOS augmente proportionnellement à la prise de poids supplémentaire.

B- Anomalie des voies aériennes supérieures

On retrouve ainsi des anomalies du squelette maxillo-facial et en particulier un recul de la mandibule.
Les parties molles du pharynx seront souvent augmentées de taille en particulier la luette et le voile du palais (cependant cela peut exister chez les ronfleurs non apnéiques).
La présence d’une hypertrophie des amygdales ou des végétations peut également être un facteur favorisant bien que cela soit plus rare chez l’adulte.
L’augmentation de la circonférence du cou prédit également des niveaux élevés IAH.
L’obstruction nasale secondaire à une atteinte anatomique (déviation de la cloison septale) ou maladie de la muqueuse (rhinite allergique, polypose nasale…) est également un facteur favorisant

C- Ménopause

C’est un facteur de risque chez la femme avec cependant la possibilité de la mise en place d’une hormonothérapie de substitution qui peut avoir un effet protecteur.

D- Troubles endocriniens

Des troubles tels que l’acromégalie et l’hypothyroïdie sont des facteurs de risque.

E- Anomalies génétiques

Les maladies telle que la trisomie 21 et les dystrophies myotoniques (touchant les muscles périphériques) ont une forte prévalence de syndrome d’apnées du sommeil.

F- Autres facteurs favorisant

1. Alcool
2. Hypnotiques/sédatifs au coucher

VI- Composante familiale

Le SAOS est une affection à forte composante héréditaire. Les parents au premier degré de patients atteints sont deux fois plus susceptibles de présenter un syndrome d’apnées du sommeil. Cette tendance familiale se retrouve également dans les symptômes comme le ronflement, la somnolence diurne, des reprises inspiratoires bruyantes ou la suffocation nocturne.
La morphologie cranio-faciale et le contrôle ventilatoire au cours de la nuit pourraient prédisposer un individu à développer la pathologie. Bien évidemment les facteurs environnementaux comme l’activité physique et les habitudes alimentaires doivent jouer un rôle.
Cependant les études génétiques n’ont pas mis à ce jour de gêne ou de groupe de gênes pouvant être responsables de l’héritabilité du SAOS.

VII- Conséquences du SAOS

A- Conséquences cardiovasculaires

De nombreuses études confirment le risque cardiovasculaire au cours du SAOS. Il existe en effet une augmentation de la morbidité et de la mortalité pour les formes sévères non traitées.

1. Hypertension artérielle
2. Insuffisance coronarienne
3. Accident vasculaire cérébral
4. Troubles du rythme cardiaque

B- Risque accidentologique

Le SAOS est associé à un risque élevé d’accident de voiture. La somnolence est par ailleurs impliquée dans 10% de l’ensemble des accidents de la route.

C- Diabète

Il s’agit d’un facteur de risque dans le développement du diabète de type 2, indépendamment de l’obésité.

D- Psychiatrique

Il peut également aggraver une dépression notamment en raison de la somnolence diurne.